Cet après midi, j'ai fait un exposé sur les caricatures danoises.
Mon prof a moyennement apprécié le PowerPoint accompagnant la présentation, soit les douze caricatures originales du Jylland Posten.
J'ai eu beau expliquer que la tradition musulmane est extrêmement floue concernant la représentation du sacré, que de nombreux chefs d'œuvre représentant le Prophète (PBASSL), des tapis, des Corans, et même une B.D illustrant sa vie circulent dans des pays peu suspects d'impiété, comme l'Iran, et que de toute façon l'aniconisme islamique a pour but d'éviter l'idolâtrie, « blasphème » dont on peut difficilement concevoir que ces dessins soient une incitation potentielle, rien n'y a fait.
Le malheureux n'avait pas eu vent de la manipulation d'Ahmed Abu Laban, ce brave imam danois qui s'est offert un tour des pays musulmans pour les informer du scandale.
Scandale qui n'était que dans ses valises, et non dans le journal danois : trois images ajoutées aux caricatures du Jylland, une censée représenter Mahomet affublé d'un groin de porc (photo de Jacques Barrot, garagiste à Tulle, et heureux gagnant du concours annuel de cri de cochon de Trie-sur-Baise), et deux autres piquées sur un site extrémiste américain (Mahomet accusé de pédophilie, vu qu'une de ses épouses avait neuf ans ; et Mahomet en prière en train de se faire enculer par un chien.) C'est ça qui a énervé du barbu, et pas le Jylland.
Mon prof a ensuite accusé l'Occident de vouloir imposer sa vision de la religion aux autres, et n'a pas du tout aimé que je lui rétorque qu'au contraire, dans cette affaire, ce sont bien les fanatiques qui tentent de nous imposer leurs interdits religieux.
Sa conclusion, bien loin de celle de mon exposé : il faut rétablir le délit de blasphème.
Je sens que je vais avoir une pure note, comme quoi je n'avais pas besoin d'avoir l'administration sur le dos pour faire un carton cette année.