J’avais déjà évoqué, dans un post précédent sur la Syrie, l’inénarrable affection qu’éprouve la rue arabe envers les théories du complot.
Les inanités à propos des poissons nourris au G.I, ou l'équation Al Qaeda = Mossad en sont un bon exemple, toutefois j’aimerais évoquer maintenant la plus belle dont mes oreilles aient été gratifiées.
Le cadre, c’est encore et toujours ce petit bar de Bab Sharkis, où l’arak délie les langues et les cœurs.
Un peu trop parfois.
C’est sous des dehors placides que j’écoutais parler deux jeunes syriens, qui m’exposaient leur lecture personnelle de l’histoire. Celle de la seconde guerre mondiale.
Leur sympathie allait tout droit à Adolf, qui était un chic type, au fond, mais qui a eu le malheur de se faire manipuler par, vous l’aurez deviné, les juifs. Ceux-ci l’auraient poussé à en exterminer quelques poignées de millions, tout ça dans le seul but de pouvoir légitimer la création d’Israël.
Pour eux, les preuves historiques montrant que Les Protocoles des Sages de Sion sont un faux ne sont qu’un élément de plus soulignant leur authenticité : ainsi, si ce livre était un faux, pourquoi les juifs s’acharneraient-ils donc tant à faire croire que ce n'est qu' une vaste fumisterie ?
Une logique qui laisse pantois, mais que partage la majorité de l’opinion.
Je leur ai payé une tournée, trop heureux de pouvoir trinquer avec les artisans du Grand Charnier que risque d’être le XXIe si ce genre de conneries continue, envers et malgré tout, de gagner les esprits.