« Le fondamentalisme est à la religion ce que l'herpès vaginal est au cunnilingus. »
Cheikh Oussama Ben Liquid
Oui, j'aime bien me citer, ça met du piment dans la conversation, surtout à celles que j'ai pu avoir le malheur de débuter avec les étudiants de ma fac. Celle-ci est majoritairement sous la férule idéologique des Forces Libanaises FL- (vous savez, les milices chrétiennes sympas qui ont fait Sabra et Shatila pour se fendre la gueule entre potes), et ça donne des situations cocasses : des étudiants dont le faciès les ferait contrôler dix fois dans le quart d'heure sur les Champs Elysées n'hésitent pas à parler de ces « sales arabes », parce que non bien sûr eux le sont pas, ils sont « phéniciens », oui môssieur. Y'en a même qui me demandent avec candeur comment ça se fait qu'en France on n'ait pas encore compris que Le Pen est la seule solution pour se débarrasser de tous ces sales musulmans qui nous feront une bonne guerre civile un jour ou l'autre.
A ce propos, le traitement médiatique local des festivités organisées en banlieue par nos chères petites crapules encapuchonnées a été tellement grotesque que les Libanais ont confondu le nombre de bagnoles brûlées (plus de 4000), avec le nombre de morts (un ou deux). Donc d'un côté les jeunesses hezbollistes se sont fendues d'une fatwa encourageant les « jeunes musulmans opprimés des banlieues » à se soulever contre un Etat impie qui empêche les filles de porter le voile à l'école, et de l'autre côté du spectre politique, qui ici se confond malheureusement beaucoup avec la religion, les FL ont expliqué, sourire aux lèvres, que c'est pas faute d'avoir tenté de prévenir que les musulmans allaient tenter d'instaurer la République Islamique du Frankistan.
Qu'est ce qu'on rigole.
Encore mieux que le point de vue politique, y'a le point de vue de la rue : dans un taxi, un chauffeur chiite tellement couleur locale que je l'ai cru sorti d'une carte postale, tente d'engager la conversation alors que les méchouis d'innocentes Fiat Panda battaient leur plein en France. La discussion sommaire que m'a permis mon arabe médiocre se résume à celle-ci :
« -Vous êtes pas d'ici vous, vous êtes d'où?
- Je suis français, pas américain ! (faut toujours préciser, ça les détend)
- Ooooh français ! Mais y'a la guerre en France !
- Euh... c'est pas vraiment la guerre, c'est seulement des voitures qui brûlent...
- Non j'ai vu à la télé, c'est la guerre. C'est encore ces fils de pute d'Algériens qui foutent la merde partout ! »
Après mûre réflexion, j'ai renoncé à la consternation, mieux vaut en rire que de s'en affliger ou même de s'en foutre.
Mais qu'on vienne plus me parler de panarabisme.