• Beyrouth, 5 février

    Je suis un grand fan de bêtise humaine. Je pratique aussi, ça me fascine. Et rien ne m'amuse plus que l'humour noir, comme les Carnets de Monsieur Manatane qui en sont sans aucun doute le paradigme.

    Le barbu aime aussi l'humour. On a au moins ça en commun.

    Sauf qu'il est très très fort, et que parfois il va très loin. Voilà un petit florilège. Ames sensibles s'abstenir, Marie et Michel (le couple M&M's) aussi, vu que je vous ai déjà conté ces belles histoires qui raviront vos enfants, si vous avez le malheur d'en avoir.

     On commence avec le Hamas, qui s'est déjà amusé à pimenter un peu sa lutte-contre-l'ennemi-sioniste. Et a su faire preuve d'une belle imagination, en inventant l'attentat-VIH. Non contents de se faire sauter dans des bus scolaires israéliens, au moins deux de leurs kamikazes portaient, en plus de leur ceinture d'explosifs, des poches de sang contaminé, histoire de bien faire flipper les survivants blessés.

    Boum.

    T'es pas mort, mais t'es bon pour un test.

    Une autre anecdote rigolote : en Iran, pendant la guerre contre l'Irak. Les Iraniens avaient un petit problème pour aller taper sur la gueule des Irakiens : de beaux champs de mines bien garnis. Qu'à cela ne tienne : les mollahs ont chopé des enfants, et leur ont donné de jolies clés en plastique doré.

    « Tiens mon enfant, ça, c'est la clé du Paradis, et c'est pour toi. Tu vois le champ en face ? Ben va courir dedans. »

    Boum.

    Une mine en moins. Un gosse aussi, mais c'est pas grave, c'est un « Martyr », bien que je ne sois pas certain qu'un gamin de 10 ans sache quoi faire des quarante vierges (« houris ») gracieusement mises à disposition par ce bon vieux Allah.

     

    Heureusement, y'a l'arrak pour oublier tout ça.

     

     

     


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  • Ca y est, j'ai la grippe du poulet. Les plumes qui poussent, le bec qui coule et la crête qui éclate. Je fais donc le fainéant, et me contente de reproduire l'excellent texte de Mohamed Kacimi paru dans Libération. Ce sera long et barbant pour beaucoup, mais toujours bon pour les happy few.

    Les caricatures, en rire !

    La transgression est saine, l'intégrisme commence quand l'homme perd le sens de l'humour.

    par Mohamed KACIMI, écrivain

    Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas. Tout le monde ressasse cette formule, apocryphe et prophétique, prêtée sans cesse à Malraux. Comme il est question d'islam aujourd'hui, on oublie que notre visionnaire, foulant pour la première fois la terre d'Orient en 1929, a eu aussi cette fulgurante illumination dans ses Antimémoires : «J'ai découvert l'Orient pareil à un Arabe juché sur son âne et bercé par l'invincible sommeil de l'islam.» Malraux va plus loin dans la prophétie : «Les Arabes sont un hasard dans le destin de l'humanité, la preuve, c'est qu'ils ne se suicident même pas.»

    J'avoue que ces passages me rendent aussi hilare que la lecture de mon préféré Mangeclous.

    Il est vrai que, dès le départ, l'islam et les Arabes ont été considérés, non seulement comme un hasard, mais aussi comme un accident dans le destin de l'Europe. Depuis le Moyen Age jusqu'à nos jours, l'islam en général et le Prophète en particulier ont toujours été perçus comme des passagers clandestins de l'histoire, qu'on débarque ou qu'on ferre à la moindre algarade. De Dante à Oriana Falacci, de la Chanson de Roland à Houellebecq, l'islam et son Prophète ont toujours inspiré la plus profonde aversion aux penseurs et auteurs de l'Europe. Une aversion qu'on trouve aussi bien chez Bayle, Condorcet, Chateaubriand et Vigny, et que résume si bien l'incisif Renan : «L'islam est la plus complète négation de l'Europe, l'islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile, c'est l'épouvantable simplicité de l'esprit sémitique rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tous sentiments fins, à toute recherche rationnelle pour le mettre en face d'une éternelle tautologie : Dieu est Dieu» (Réforme intellectuelle et morale, 1871). Renan poursuit : «L'Europe ne pourra se construire que lorsqu'on aura banni dans le désert pour le laisser mourir de soif, le dernier des enfants d'Ismaël.»

    Ce tableau est à nuancer, l'islam a eu aussi ses partisans et ardents défenseurs, Hegel, Michelet, Auguste Comte, Lamartine, Stendhal et surtout Bonaparte qui vouait un culte au Prophète pour la pérennité de son oeuvre. Le conquérant de l'Egypte rêvait d'appliquer la charia, comme en témoigne sa lettre écrite depuis Le Caire au cheikh El-Messri, le 28 août 1799 : «J'espère que le moment ne tardera pas où je pourrais réunir tous les hommes sages et instruits du pays et établir un régime sage et uniforme fondé sur les principes de l'Alcoran qui sont les seuls vrais et qui peuvent seuls faire le bonheur des hommes.» Certains diront que l'esclavagiste ne pouvait être qu'islamiste.

    Seulement, on ne peut pas dire que cette vision passionnelle, trouble négative de l'islam et du monde arabe soit une invention ex nihilo. Une sorte d'arbitraire du signe sorti tout droit de l'imaginaire de l'Europe ou de l'Occident, n'ayant aucun lien avec la réalité. Cette vision puise ses racines dans une confrontation qui dure depuis les Croisades. De Jérusalem à Lépante, passant par Constantinople, l'islam sent en Europe, l'épée, la poudre et le sang. Cette généalogie de guerres et courses pèse d'un poids très lourd sur la conscience des vivants.

    Aujourd'hui, les musulmans sont responsables de l'image que leur renvoie l'Europe. L'Autre ne peut me restituer que l'image que je veux bien lui donner de moi. Quand on représente un monde féodal de républiques héréditaires et de monarchies tribales, sans libertés, sans démocratie, sans culture contemporaine, sans droits élémentaires, sans d'autre avenir que l'eschatologie, on ne doit pas s'attendre à être couvert de louanges par ses interlocuteurs. Ce monde arabo-musulman est un vaste Goulag, sans Zinoviev ni Soljenitsyne, où Dieu-qui-est-Grand a pris la place du petit-père-des-peuples.

    Et qu'on n'aille pas nous ressortir, ad nauseam, et à chaque flambée de violence, l'âge d'or de Bagdad, l'érotisme des Mille et Une Nuits, les parfums d'Orient, la poésie des souks et des hammams, et la tolérance de l'Andalousie. Une culture ne se juge pas sur les Andalousies qu'elle a connues mais sur les Andalousies qu'elle peut engendrer.

    La force de l'islam de nos jours, c'est qu'il enseigne aux hommes à ne pas désespérer de la vie en la niant tout simplement. Le monde n'est qu'un dérisoire prélude à l'éternité. Et c'est pour cela que des millions de désespérés s'y engouffrent jetant derrière eux le monde réel, comme un vêtement trop sale. Dans cette attitude schizophrénique, tout malheur est la faute de l'autre. L'Occident est à l'Arabe et au musulman ce que le Juif fut au Polonais, coupable de la pluie, des incendies, de la famine et des chagrins d'amour. Religion de blessés et de démunis, l'islam n'accueille donc que des victimes et tous ceux qui ne l'habitent pas sont forcément des coupables.

    Venons-en maintenant à cette histoire de caricatures. Au-delà de l'émotion légitime que peuvent ressentir les croyants devant ce qu'ils considèrent comme un blasphème et une atteinte à leur foi et à leur conviction, il convient de noter que cette campagne d'indignation a été essentiellement orchestrée par les régimes les plus fondamentalistes et les plus totalitaires, du royaume wahhabite d'Arabie, à la tribale Libye, passant par le Fatah dans les territoires palestiniens pour faire pièce au Hamas.

    En jetant quelques hectolitres de lait danois à la poubelle, Riyad prend, à moindre frais, le leadership d'un monde arabo-musulman où il était en perte de vitesse depuis des années. Le geste fait exulter les foules. De Casablanca à Islamabad, chacun se met à rêver du fameux embargo pétrolier de 1973, quand les Arabes, après avoir fermé les vannes de leurs pipelines, avaient obligé les Européens à marcher à pied durant quelques jours. Mais les temps ont changé, ce n'est pas une plaquette de beurre danois qui fond au désert qui mettra à genoux «l'Occident arrogant et coupable». Qu'importe, l'Arabie a réussi son coup. Pour des peuples qui, selon la belle formule de Jacques Berque, «n'attendent qu'une seule chose de l'avenir, qu'il leur restitue leur passé», le roi Abdallah d'Arabie devient un Saladin qui terrasse tous les Coeur de Lion de Rotterdam.

    Je me demande toujours comment ces foules si indifférentes aux violations que portent leurs gouvernants à leur vie, s'enflamment à ce point dès qu'on touche à leur au-delà ? Comment des foules si privées de libertés manifestent, non pour être libres, mais pour fustiger la liberté d'autrui ?

    Quant à la fameuse interdiction de représentation en islam, il est utile de préciser que si, dans la loi mosaïque, l'interdit est plus qu'explicitement formulé, il n'existe dans le Coran aucun verset prohibant la représentation humaine. Mieux, selon les grands chroniqueurs de l'islam, d'Ibn Ishaq à Tabari, le Prophète, aurait, lors de la prise de La Mecque, débarrassé la Kaaba de toutes les idoles païennes pour y laisser à l'intérieur une fresque de la Vierge à l'enfant. Si le sanctuaire sacré n'avait pas été brûlé en 693 avant d'être reconstruit, un milliard de musulmans se seraient retrouvés aujourd'hui priant cinq fois par jour, la face tournée vers un temple abritant les icônes de Marie et de Jésus. Le Prophète aurait donc offert dans le saint des saints de l'islam l'hospitalité aux images qui fondent la chrétienté...

    Quant au fameux hadith attribué au Prophète par son épouse Aïsha et prohibant la présence d'images dans les maisons, l'on sait qu'il a été fabriqué de toutes pièces, sous les Omeyyades de Damas au milieu du VIIIe siècle pour maintenir les populations chrétiennes et musulmanes d'Orient à l'abri du conflit sanglant qui opposait alors à Byzance les «vénérateurs des images» (iconodoules) aux «briseurs des images» (iconoclastes).

    Même de son vivant, le Prophète, qui se voulait plus qu'humain, fut raillé par les poètes de son temps, hostiles à son message. Je pense à Abou Afak ou à la virulente Asma bint Marwan qui traitait déjà les premiers musulmans d'«enculés et de gobe tout».

    Elle sera exécutée en même temps que deux danseuses qui avaient été payées pour chanter contre l'envoyé de Dieu. Le sacré exige la profanation, la foi appelle l'incroyance, le dogme appelle la transgression. Car l'intégrisme commence quand l'homme perd le sens de l'humour.

    Ce n'est pas en jetant de l'huile sur le feu du wahhabisme et encore moins en apportant tant d'eau au moulin du Front national que les croyants d'Europe et d'ailleurs sauveront l'image du Prophète. Et que faire des caricatures ? Mieux vaut en rire comme le dit le Coran VIII, 30 : «Ils (les incroyants) se moquent mais, en matière de moquerie, Dieu est insurpassable.»

    Bravo à ceux qui sont arrivés jusque là, tant pis pour les autres. J'ai envie de rajouter une citation magnifique de je-sais-plus-qui: "Il faut prier comme si tout ne tenait qu'à Dieu, et agir comme si tout ne tenait qu'à nous".


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  • Vu l'enthousiasme provoqué par les routes libanaises, et suite aux interrogations existentielles concernant ma capacité de survie dans un tombeau à 4 roues, avec quatre grammes d'alcool dans chaque bras, je précise que le gouvernement libanais a bel et bien tenté d'instaurer l'alcotest. Vu ce que les libanais s'envoient derrière la cravate et la djellaba, on est tenté de croire que c'était une mesure de salut public.

    La France s'est fait un plaisir de leur fournir quelques éthylotests, sauf qu'il y a vite eu quelques problèmes. Comme c'est étrange dans ce pays, me direz-vous.

    Les militaires chargés de l'opération se sont vite retrouvés confrontés à une difficulté de taille, celle de la religion. En effet, leurs tentatives de faire souffler certains barbus dans le ballon se sont heurtées à des réactions du type "Quoi? Mais t'insultes ma religion en me demandant de souffler! Je bois pas plus que je dessine Mahomet!"

    Hop, fini l'alcotest, noyé dans le respect de la religion. Et il fait beau voir comment les beyroutins fêtent ça: la bouteille d'arrak dans la boîte à gants est devenue un must.

    Cool ce pays non ?


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  • Je ne résiste pas au plaisir de narrer la façon dont le gouvernement libanais légalise le suicide sur la route.

     

    Je suis l'heureux titulaire des permis de conduire voiture et moto libanais, je n'ai plus que l'embarras du choix pour aller me crasher.

    Attention, l'épreuve est dure. Il a fallu se lever à 5h du matin.

    A part ça...Ca commence, sur un petit parking défoncé de la banlieue, par l'épreuve du Code de la route: les panneaux sont importés de France, un fonctionnaire local se pointe en pyjama avec un petit dépliant crasseux sur lequel figurent 10 panneaux, dont la moitié ne serviront jamais ici, comme celui annonçant un passage à niveau (y'a pas un train dans le pays).

    J'ai été encouragé à reconnaître trois panneaux, "sens interdit", "interdiction de stationner", et "début d'autoroute" (faudrait d'abord qu'ils en construisent une).

    Examen brillament réussi, salué par un "Blavo !" puis tamponné par le sosie de Bashar Al Assad.

    Ca se corse avec l'épreuve de conduite: ça se passe sur un parking, avec une vieille jeep qui a dû sauter sur deux ou trois mines pendant la guerre, rebouchée au plâtre et à la colle UHU. Le tableau de bord refait en bois de cagettes, pas un rétroviseur, mais des vestiges de fils des phares tout de même. Il a fallu attendre qu'il fasse bien jour.

    Une marche avant sur 5 mètres, une marche arrière et un créneau. J'ai même pas passé la seconde.

    "Blavo".

     

    Je descends de la voiture, sous l'oeil bienveillant de Bashar.

    - "Tu connaîtle moto avec vitesses?"

    - "Oui oui"

    - "Prendre ça et (grand signe des mains pour mimer un zigzag) sans pied sul sol".

    Sur ce, il me montre le scoot tout pourrave sur lequel il avait débarqué, et dont le frein lui était resté dans la main lors de son arrivée en grandes pompes.

    J'ai fait un slalom entre trois cailloux, caché par l'écran de fumée qu'éruptait la machine.

    "Blavo".

     

    Un rapide calcul indique que si la France connaissait le même taux de mortalité routière que le Liban, plus de 30.000 personnes y passeraient chaque année. Ceci expliquant cela.

    A moi l'ivresse de la grande vitesse!

     

    P.S: Thomas, file ta moto ou je t'interdis de Civilization IV, Michel et Marie, lâchez moi la caisse ou je reviens vous piller cette délicieuse sauce Roquefort !!

     


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  • Après une semaine de vacances à crapahuter dans Barbuland, je suis de retour sur blogworld. Ca tombe bien, il s'est passé pas mal de choses au pays des Cèdres et des ambassades qui brûlent.

     

    Les libanais se supportent plus qu'ils ne se tolèrent, et l'Etat tente d'être le garant d'une cohabitation pacifique entre différentes religions, omniprésentes, qui, conjuguées à différents enjeux politiques, ont été sources d'atrocités sans nombres lors d'une guerre civile de quinze ans, chef d'oeuvre de cruauté et de bêtise.

    Les plaies du conflit sont mal refermées, et suppurent de temps à autre, comme lors des émeutes d'Ashrafiyeh où des hordes de barbus ont copieusement saccagé un quartier chrétien de Beyrouth.

    Ces braves gens, qui voulaient s'en prendre au consulat d'un pays, le Danemark, dont ils ne soupçonnaient même pas l'existence il y a encore 3 semaines, ont commencé par brûler des drapeaux suisses, ignorance crasse oblige, avant de piller un immeuble, d'y mettre le feu, et de tenter d'immoler une église par le Feu Purificateur d'Allah le Chiant Grand.

    Ces émeutes ont été largement couvertes par les medias comme un évènement gravissime.

    Bien au contraire, derrière ces évènements brille une lueur d'espoir pour ce pays.

    Car derrière la manipulation par Damas et Téhéran d'abrutis fanatisés, en grande majorité palestiniens et syriens, se cache une tentative de déstabilisation du pays: le but de l'opération n'était pas de brûler du Danois, mais bel et bien de déclencher une guerre civile.

    Quand la guerre est si proche dans les mémoires, et qu'une bande de zouaves brûlent des bagnoles  et des immeubles, en bas de chez vous, en criant Allahu Akbar, qu'il vous reste quelques kalashs sous le matelas, souvenirs du bon vieux temps au sein des Forces Libanaises, on est tenté d'arroser un peu la foule avec du plomb.

    Et pourtant, il ne s'est rien passé. Le seul mort (à déplorer?) est un émeutier qui s'est intoxiqué avec son propre cocktail molotov. Encore un type à qui il faut pas demander de compter jusqu'à dix...

    Et le miracle est là: noyer la barbe dans le sang aurait très probablement été le facteur déclenchant d'une nouvelle période de ripailles où l'on attache les prisonniers ennemis encore vivants derrière les voitures pour faire le tour du quartier, où les enfants jouent au foot avec des têtes fraîchement tranchées, où les cris des suppliciés sont couverts par les mortiers.

    Ainsi,ni l'armée, ni les chrétiens retranchés dans leurs immeubles,n'ont ouvert le feu, malgré une provocation extrêmement pernicieuse.

    Non, les libanais semblent avoir assez festoyé pour se passer d'une nouvelle ère de barbarie.

    Et ça, ça fait chaud au coeur.

    Car le Liban est le premier cobaye de la tentative de coexistence des confessions. Si ça ne marche pas ici, ça ne marchera nulle part ailleurs.

    Les émeutes ratées de dimanche, qui ne sont pas d'origine libanaise et qui ne concernent qu'une infime minorité de branquignoles n'ayant pas grand chose à voir avec l'islam, font mentir la prophétie (autoréalisatrice?) d'un "choc des civilisations" que tentent allègrement de nous vendre les néoconservateurs et les barbus.

    Un bon point pour l'Humanité.

    Optimistement vôtre,

    OussamaBenLiquid


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